Entre chronique sociale et roman noir, voici un livre époustouflant par l’écriture et par l’histoire, qui nous démontre à quel point les apparences peuvent parfois être trompeuses…
L’histoire se passe de nos jours, dans une petite zone pavillonnaire ouvrière du nord de la France. Yvan, adolescent de 17 ans, est un mal-aimé qui a du mal à trouver sa place. Il faut dire qu’il est laid, il est le souffre-douleur de ses camarades à l’école, et il a peu de reconnaissance dans sa famille, qui est, avouons-le, particulière : une mère qui semble à moitié folle, un père plutôt patibulaire.
Un jour, en fin d’après-midi, le petit garçon du pavillon voisin est retrouvé assassiné. Il faut un coupable, et vite. Yvan est immédiatement accusé. C’est le coupable idéal : il n’a pas d’alibi vraiment convaincant. Et puis, il se défend mal, face aux accusations du flic qui l’interroge sans vergogne.
Inutile d’en dire plus, le lecteur est happé dans cet engrenage infernal qui condamne Yvan presque d’avance.
Yvan sera-t-il condamné ? Se laissera-t-il faire ? Est-il coupable ? Le lecteur est persuadé de l’innocence d’Yvan, mais la machine judiciaire est lancée.
Voilà pour l’aspect « polar » du roman. Mais au-delà de l’histoire, c’est toute une chronique sociale que nous dévoile ici Frédéric Viguier, passionnante, parfois même effrayante, voire machiavélique.
Quant aux personnages, s’ils paraissent finalement tous plus antipathiques les uns que les autres, ils n’en sont presque que plus attachants.
C’est un roman coup-de-poing, que l’on dévore presque d’une traite, avec un coup de théâtre à la toute dernière ligne. Un de mes plus gros coups de cœur de cette rentrée littéraire de janvier 2017.
Frédéric Viguier est invité à la librairie Mots en Marge samedi 4 mars 2017 de 11 h à 13 heures.