Deux frères, Haru et Izumi. En réalité ils sont demi-frères (le plus jeune, Haru, est issu d’un viol subi par sa mère, mais celle-ci et son mari ont décidé de garder l’enfant).
Izumi travaille pour une société de tests génétiques, et Haru est chargé de nettoyer les tags de la ville. L’un est scientifique, l’autre artiste.
Tous deux vont essayer d’élucider qui est l’auteur de curieux incendies qui se déclenchent dans leur ville, en général précédés d’avertissements codés sous forme de tags.
Ce roman pourrait donc être un roman policier, mais il n’en est pas vraiment un. Au-delà de l’enquête qui nous tient en haleine tout au long du livre, l’auteur traite des rapports fraternels, maternels, paternels, de l’identité, de la quête de ses origines, des talents que l’on possède “par indavertance” (mais au fait, d’où viennent-ils, y a-t-il une part génétique ?).
Un roman presque féérique, car raconté avec une grande poésie, une grande douceur, comme seuls savent le faire les Japonais.
458 pages qui laissent des traces dans notre imaginaire, nous en avons besoin.
“Un de mes supérieurs hiérarchiques aimait comparer la vie à une course de vélos, alors qu’un de mes collègues affirmait qu’elle ressemblait plusôt à un bon repas au restaurant. Autrement dit, deux façons de voir le monde s’affrontaient. Selon l’une, la vie était une compétition, et mieux valait appuyer de toutes ses forces sur les pédales, parce qu’il y aurait des gagnants et des perdants. Selon l’autre, il s’agissait seulement de prendre plaisir à déguster le menu complet et il n’était pas nécessaire de rivaliser avec celui qui dînait à la table voisine.”