Tristan Rivière, fils d’un ouvrier communiste, héros de guerre obsédé par les grands boxeurs, hérite d’une mission dans la vie : être un héros. Malheureusement, à l’âge de seize ans, alors qu’il est confronté à son premier choix héroïque, il abandonne dans le métro son entraîneur de boxe, attaqué par trois voyous. Attitude bien peu héroïque, qui lui vaut le mépris de son père et une honte qui dure des années. Dix ans plus tard, dans un train de banlieue, un même choix lui est proposé puisqu’une jeune femme est agressée par une bande. A ce choix correspondent trois vies différentes, suivant qu’il agit, n’agit pas ou que les choses tournent mal. Et le basculement de ces trois possibles racontés par le roman tient uniquement au choix opéré bien malgré lui par Tristan.
Ce roman est brillant. Sous couvert de suivre l’itinéraire de Tristan, de son adolescence à l’âge mûr, Fabrice Humbert raconte notre société. Comment fait-on pour « s’en sortir », au moins « sortir du lot » ? Est-ce une obligation, vivre en héros rend-il heureux, qu’est-ce qu’un héros ? Quel est le poids de la famille, nos actes nous pousuivent-ils tout au long de notre vie, ont-ils des retombées sur les générations suivantes ?
Passionnant, passionnant. Mais c’est aussi un roman qui peut s’avérer drôle, cocasse, même. Certaines scènes rocambolesques sont plus vraies que nature. Ce roman fait partie de mon trio de tête dans la liste des romans de la rentrée littéraire 2017, cf mes recommandations sur Telematin, émission du 22 août 2017).
Fabrice Humbert sera à la librairie Mots en Marge samedi 30 septembre 2017 de 11 h à 13 h.